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association Entretiens
23 avril 2013

Témoignage de Didier

 Qui est Didier? un ancien patient... de l'époque ou j'étais infirmière libérale. Je n'ai pas oublié notre premier contact: il était au lit perclus de douleurs, mais lisant "le corps a ses raison " de Thérèse Bertherat, ce qui m'a permis de lui dire que s'il avait d'aussi bonnes lectures, il était sauvé! Je m'en souviens car aussitôt émises, j'ai (presque) regretté ces paroles un tant soit peu prétentieuses. C'était il y a une trentaine d'années... mais peut-être va-t-il nous raconter lui-même son histoire...  M.P.

 

Voilà donc le blog qui s’anime puisque l’on commence à entendre les gens parler d’eux- mêmes, et que l’on distingue, dans le lointain,  quelques visages humains. C’est vrai, je trouvais l’endroit assez désincarné et désert jusqu’à présent. Je m’en suis ouvert au « Maître » ( Marie Paule ) qui a acquiescé et m’a encouragé à parler de ce que j’avais pu retirer de son enseignement. On dit «  témoigner », mais ça a un côté foi religieuse que je ne ressens pas dans les séances. Même si, on y évoque la spiritualité qui sous tend nos existences et chacun vient avec ce qu’il est et ce à quoi il croit.

Quand je dis «  le Maître » en parlant de Marie-Paule, c’est  au deuxième degré. La « maîtresse » aurait fait bizarre, même en cette période de rentrée scolaire. Mais surtout, Marie-Paule se défend de jouer les gourous et au cours des séances, elle est tellement discrète, juste une voix douce qui annonce les mouvements . Depuis le temps, on les connaît mais on a toujours besoin de cette voix d’ « Ariane » qui nous tient la main quand nous nous aventurons le long de nos chemins intérieurs mal carrossés. A la fin, nous sommes un peu sonnés. Il faut bien revenir au quotidien et on se réveille, grognon. Nous parlons peu.

N’empêche, les séances sans Marie-Paule, avec une autre par exemple, n’auraient peut-être pas le même impact, la même résonance sur notre moi intime.  Donc Marie- Paule en « maître » de ballet, celui presqu’immobile de nos corps allongés, en flexion –extension-respiration.

            Comme l’a évoqué Marie-Paule, je suis venu à ses séances parce qu’un de mes bras me  faisait souffrir au-delà du raisonnable. Il faut souvent une raison impérieuse pour « s’abandonner » sur un tapis. Je risque de décevoir : je ne pense pas que cette gymnastique d’un genre nouveau m’ait guéri sur le moment. Je dirai aussi que même une pratique régulière ne m’a jamais empêché de contracter sciatiques et lumbagos. Alors à quoi bon ?

            C’est ça le plus drôle, cette pratique mystérieuse ne semble servir à rien. Au début, je demandais des explications sur la raison de tel ou tel exercice et petit à petit je ne m’en suis plus préoccupé. Et c’était  peut- être là, le début du début : faire confiance parce qu’on se sent bien, admettre qu’on ne peut pas tout comprendre et que ça n’a pas d’importance parce qu’on sent sans le sentir vraiment que ça bouge à l’intérieur.

            J’avoue que ce type de raisonnement est la porte ouverte à beaucoup d’élucubrations. Mais c’est ainsi, je fais quelque chose sans savoir pourquoi je le fais et pourtant je suis plutôt rationnel dans ma vie quotidienne. Et pourtant ça dure depuis au moins vingt ans, et pourtant je cours après le temps pour pouvoir boucler les programmes que je me fixe et un après midi par mois, sans bouger sur un tapis, ça devrait être au-dessus de mes forces.

Alors quand même, depuis le temps, j’ai senti des choses. Et sans en être certain , j’ai fait des liens entre ce qui a changé dans mon comportement et les séances parce que les impulsions correspondaient souvent à ces moments de pratique corporelle. Il m’est souvent arrivé de commencer  avec une vision confuse  de mes  problèmes du moment et repartir en ayant l’impression d’avoir, tout au long de l’heure, démêlé une pelote, «  un sac de nœuds ».

D’une manière métaphorique, je dirais aussi que lorsque l’on a chaud, on a envie de se découvrir pour faire cesser le malaise d’être trop couvert. Idem pour nos problèmes, j’ai cette impression, lorsque j’ai identifié ce qui clochait d’ enlever le vêtement en trop. En ce sens, ce peut –être dangereux. J’ai été amener à cesser mes relations avec des gens qui en prenaient trop à leur aise, qui ne me respectaient pas suffisamment.

Pour conclure, je pense que la pratique concoctée par Marie-Paule, à partir de ce qu’elle a appris et de son vécu, ne se suffit pas à elle même mais constitue un formidable catalyseur pour se changer , intégré à d’autres pratiques ou soins comme l’acupuncture, l’ostéopathie, la psychothérapie, l’homéopathie, la recherche spirituelle etc…

Bien sûr, ce n’est que mon avis et mon ressenti. Peut-être d’autres personnes ont-elles vécu des choses radicalement autres. J’espère que mon «  témoignage » les incitera à nous révéler le leur.

Didier. 

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